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ÉVOLUTION HUMAINE

La place de l’homme dans le règne animal

À l’opposé du langage courant qui distingue clairement l’homme et les singes, les études comparatives des ADN de différents primates, dont l’homme, montrent que les chimpanzés sont génétiquement plus proches de l’homme que des babouins !

Schéma présentant les relations évolutives entre les humains et les autres singes.

On considère aujourd’hui que la ligné humaine, les homininés, s’est séparée de celle des chimpanzés, les paninés, il y a entre 6 et 8 millions d’année. Sahelanthropus tchadensis, découvert au Tchad en 2001 et daté d’environ 7 millions d’années, serait ainsi le plus ancien représentant de notre lignée. Les homo habilis et homo rudolfensis quant à eux sont les premiers humains sensu stricto et seraient apparus vers -2,6 millions d’années en Afrique de l’Est.

Moulage du crâne de Sahelanthropus tchadensis.
Photo PACEA

La principale information donnée par l’arbre évolutif des homininés présenté à la Cité de la Préhistoire est le côté « buissonnant » de notre famille : à presque toutes les époques, plusieurs genres ou espèces d’homininés ont cohabité sur la Terre. Néanmoins, depuis environ 35 000 ans, l’Homme moderne est le seul survivant de la famille ! Il nous reste bien quelques proches cousins chez les singes hominoïdes (singes asiatiques ou africains dépourvus de queue) mais nous nous occupons activement de les faire disparaître !

Les homininés fossiles et actuels depuis 7 millions d’années
Photos PACEA

Origine des Européens

Le peuplement de l’Europe semble être dû à plusieurs vagues successives. Celle des Homo heidelbergensis est à l’origine des Prénéandertaliens puis des Néandertaliens qui ont peuplé l’Europe et l’Asie occidentale jusque dans l’Altaï depuis – 200 000 ans jusque vers – 35 000 ans, période qui correspond en Europe au Paléolithique moyen. Les populations néandertaliennes ont réussi à s’adapter aux climats les plus rigoureux comme aux périodes tempérées qui ont régné dans cette partie du monde tout en gardant une démographie stable à long terme.

Quelles relations entre Néandertal et l’Homme moderne ?

Les plus anciens fossiles d’Hommes anatomiquement moderne (ou Hommes modernes) ont été trouvé en 2017 au Maroc et sont daté d’environ 300 000 ans. Ils pourraient être, comme les Néandertaliens, descendants des ancêtres africains d’Homo heidelbergensis). Les deux groupes auraient ensuite évolué différemment dans des espaces géographiques bien distincts : l’Europe et une partie de l’Asie pour Néandertal ; l’Afrique pour l’Homme moderne. Ils n’auraient cependant pas divergé suffisamment pour former des espèces distinctes. Ainsi, lorsque les Hommes modernes ont commencé à peupler le Proche-Orient, il y a environ 100 000 ans, ils ont pu échanger des gènes avec les Néandertaliens.

Schéma comparatif de l’anatomie des hommes de Néandertal et des hommes modernes
Dessins F. Lacrampe – Cuyaubère. Archéosphère.

 

Cette approche éclaire autrement la disparition des Hommes de Néandertal : plutôt qu’une disparition, il s’agirait d’une assimilation. Plus nombreux, plus dynamiques démographiquement, les Hommes modernes auraient « absorbé » les populations néandertaliennes par métissages successifs. Il est probable que ces métissages, tant biologiques que culturels, aient facilité l’implantation des Hommes modernes en Europe, dans des conditions climatiques très différentes de leur milieu d’origine.

Évocation d’un homme de Néandertal.
Dessin B. Clarys

Évocation d’une femme et d’un enfant anatomiquement modernes.
Dessin B. Clarys

 

De nombreuses autres hypothèses ont été avancées pour expliquer la disparition de cette autre humanité que représente Néandertal mais la conclusion est toujours la même : depuis environ 35 000 ans, les Hommes modernes demeurent les seuls représentants de la famille humaine.