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Si de nombreuses œuvres d’art ont été retrouvées, y compris pour des périodes très anciennes comme le Paléolithique moyen, leur interprétation est très délicate. Par ailleurs une culture est faite de nombreux éléments immatériels, langue, musique, mythes… qui n’ont bien évidemment laissé aucune trace. Cependant, vestiges archéologiques et études ethnologiques nous permettent parfois d’approcher le contexte culturel de tel ou tel groupe humain disparu.

Le langage

En l’absence d’écriture, le langage ne se « fossilise » pas mais, comme bien d’autres pans de la vie des hommes préhistoriques, on peut essayer d’en trouver des indices de manière indirecte. En premier lieu, un langage articulé comme nous le concevons aujourd’hui, nécessite des bases anatomiques et cérébrales. Si l’homme moderne est le seul pour lequel on peut être affirmatif, il semble que Néandertal avait tout ce qu’il fallait : forme de la mâchoire, position du larynx mais aussi des traces de vascularisation du cerveau imprimées dans la face interne du crâne qui mettent en évidence une structure équivalente à celle de l’homme actuel et donc la présence des aires du langage que sont l’aire de Broca (pour parler) et de Wernicke (pour comprendre). De plus, l’homme de Néandertal montre une vie symbolique déjà développée : techniques complexes de taille de silex nécessitant d’anticiper de nombreuses étapes, sépultures, parures… Construction symbolique par excellence, le langage est vraisemblablement associé à l’émergence de ces pratiques.

En revanche, pour les représentants plus anciens du genre Homo , Homo erectus et Homo habilis, la question reste ouverte.

La musique

À l’instar du langage, en absence d’enregistrement et de codage, la musique ne laisse pas de trace mais les instruments de musique peuvent parfois se conserver. Rarement cependant car, comme aujourd’hui, ils étaient le plus souvent réalisés en matériaux périssables.

Plusieurs flutes en os ont été retrouvées, notamment en Allemagne où a été exhumée en 2008, une flute en os de vautour vieille de 35 000 ans, considérée aujourd’hui comme le plus ancien instrument de musique avéré. Pour tout le Paléolithique supérieur, flutes, rhombes, sifflets, racleurs attestent de pratiques musicales. Nombre d’instruments de percussion ont dû être produits sans laisser de trace comme des tambours en bois ou sans être identifié, car non transformés, comme les concrétions dans les grottes ou des dalles de pierre utilisées comme lithophone. Au Néolithique viennent s’ajouter des instruments en terre cuite : cors, sifflets et tambours. La grotte des Jarres, en Ardèche, a livré un des rares cors identifiés dans le sud-est de la France.

Avec l’âge du Bronze, de nouveaux instruments, en métal apparaissent : grelots, sonnailles et cors en cuivre.

Racleur expérimental en os

 

Rhombe expérimental en os. Le son est produit en faisant tourner le rhombe au-dessus de sa tête grâce à la cordelette

Cor en céramique de la grotte des Jarres à Montréal. Ardèche. Photo A. Dubouloz

 

Les faciès culturels

Si les sépultures, les œuvres d’art et les instruments de musique constituent des témoignages de l’activité immatérielle des populations, les vestiges retrouvés sont essentiellement des outils qui nous renseignent sur les aspects matériels de leurs vies. Néanmoins les outils nous apportent aussi des informations à caractères culturels. En effet, des productions très standardisées de pointes de lances par exemple, indiquent des savoir-faire mais reflètent aussi des traditions techniques. Ces dernières associées aux manifestations symboliques que sont les sépultures et les œuvres d’art permettent d’esquisser des faciès culturels parfois partagés sur des centaines, voire des milliers de kilomètres.

Ces faciès sont la signature de populations qui partagent un certain nombre de traits culturels parfois sur de vastes aires géographiques, dès le Paléolithique où pourtant les groupes humains étaient très dispersés.

Extension du faciès culturel aurignacien au début du Paléolithique supérieur

L’étude des faciès culturels donne des informations d’ordre démographique mais permet aussi d’apprécier les relations des communautés entre elles. Par exemple, la multiplicité et la forte régionalisation des styles céramiques de la fin du Néolithique qui fait suite à une relative homogénéité au Néolithique moyen semble indiquer des phénomènes de repli communautaires

Cartes représentant l’extension des faciès culturels du Néolithique moyen et de la fin du Néolithique. INRAP, La découverte

On donne à ces faciès des noms dérivés de caractéristiques stylistiques : Rubané , Cardial , Campaniforme … ou d’après la localité où elles ont été décrites la premières fois : Moustérien , Aurignacien , Ferrières

Les objets de prestige

Certains objets sont initialement conçus pour une utilisation non utilitaire ; c’est le cas des parures ou des objets d’art mobilier. Cependant certains outils, initialement conçus comme des objets techniquement fonctionnels, ont acquis un statut, plus symbolique, d’objet de prestige.

Ils sont parfois difficile à identifier mais un certain nombre de critères permet de les reconnaître : recherche esthétique, origine lointaine des matériaux, fragilité, haute technicité, présence dans les sépultures . Chacun de ces critères ne suffit pas seul à identifier un objet de prestige mais plusieurs peuvent conduire à cette conclusion.

Dès le Paléolithique moyen, certains bifaces , très fins, très symétriques avaient peut-être déjà ce statut.

Au Paléolithique supérieur, la « cache de Volgu », en Saône-et-Loire, qui contenait 15 lames de silex, dites « feuilles de laurier », extrêmement fines, trouvées en fouille fichées en terre sur leur tranche, est interprétée comme un dépôt d’objets de prestige.

À la même époque, des têtes de propulseur en bois animal, finement sculptées ou gravées, indiquent que l’arme de chasse, tout en gardant son caractère fonctionnel, acquiert un prestige certainement en lien avec celui de son propriétaire. La présence d’armatures d’armes de chasse dans certaines sépultures va dans ce sens.

Tête de propulseur avec son crochet, représentant une Hyène. Découverte à La Madeleine. Tursac. Dordogne. Photo Klaus D. Peter

Au Néolithique, de très belles lames de hache en pierre polie ont manifestement acquis un rôle symbolique comme on peut l’observer actuellement en Papouasie. D’autant plus qu’on a parfois utilisé des matériaux rares et lointains. Ainsi, les lames de haches en jadéites du Mont Viso, dans le nord de l’Italie, ont irrigué toute l’Europe.

Papou actuel arborant une hache destinée à une dot ou à un échange. Village d’Ormu Wari (Jayapura, Papua Barat, Indonnésie) Copyright Pierre Pétrequin, CRAVA

 

Carte montrant la diffusion des jadéites du Mont Viso à travers l’Europe. In Jades. P. Pétrequin. CRAVA

 

À la fin du Néolithique, de nombreuses sépultures ont livré des lames de poignard très fines et très régulières produites avec des techniques très élaborées tant lors de la production des lames que dans leur retouche . Destinée à honorer les morts dans l’au-delà, elles servaient aussi, de leur vivant, à signifier leur statut.

Personnage important de la fin du Néolithique arborant fièrement son poignard en silex. Dessin B. Clarys

Poignard en silex taillé sur une plaquette de silex dont la face inférieure a été préalablement polie. Grotte de Payre. Rompon. Ardèche

À l’âge du Bronze, issus de processus longs et complexes, la plupart des objets métalliques sont des objets d’apparat.

Grande épingle pour attacher les vêtements. Grotte de Beaumefort. Saint-Alban-Auriolles. Ardèche. Photo A. Dubouloz

L’art rupestre

L’art paléolithique

Dès le début du Paléolithique supérieur, en Asie du sud-est et en Europe de l’ouest, apparait un véritable art pariétal, figuratif ou non. Le fait qu’à de rares exceptions près cet art soit cantonné aux grottes ne signifie pas que les hommes préhistoriques ne dessinaient que dans les grottes, cela signifie surtout que c’est là qu’il s’est le mieux conservé. Comme l’attestent les gravures de la Coa (Portugal), de nombreux dessins ont dû être réalisés à l’extérieur, sur des rochers ou au pied de parois rocheuses. Cependant, compte tenu des conditions climatiques qui régnaient au Paléolithique supérieur, ces rochers et parois ont été fortement érodés et les œuvres détruites. D’autres supports, périssables, comme le bois et la peau, ont dû être utilisés sans avoir été conservés.

De nombreuses techniques de dessin ont été utilisées. Ainsi, sur le « panneau des chevaux », dans la grotte Chauvet – Pont d’Arc, on ne dénombre pas moins de six techniques différentes : gravure avec un outil en silex, dessin au doigt dans la couche d’altération du calcaire, dessin noir avec un morceau de charbon de bois, dessin rouge avec de l’ocre diluée dans l’eau, pochoir (main négative obtenue en crachant la peinture sur sa main) et dessin ponctué avec la paume de la main.

Panneau des chevaux. Grotte Chauvet – Pont d’Arc. Photo N. Aujoulat

Si aujourd’hui les motivations des artistes restent inconnues, il est possible d’en éliminer certaines. L’absence de paysages et de scènes de vie quotidienne ainsi que la rareté des représentations humaines excluent un art purement narratif mettant en scène la vie quotidienne. Le rapport avec la chasse, souvent mis en avant, est notamment peu évident car les chasseurs ne sont pas représentés et les animaux dessinés sont autant des animaux chassés, comme le bison, que des animaux non chassés, comme le rhinocéros. Un art à but décoratif parait aussi peu probable car si on trouve les œuvres à différents profondeurs dans les cavités, la présence de dessins dans les zones obscures, souvent à plusieurs centaines de mètres de l’entrée exclut la décoration d’un espace à vivre qui, au mieux se situait à l’entrée des grottes.

Bison des steppes. Dessin B. Clarys

Rhinocéros laineux. Dessin B. Clarys

Un indice sur les motivations des artistes nous vient d’une grotte ornée de Dordogne, la grotte de Cussac où des sépultures du Paléolithique supérieur sont clairement associées à des secteurs gravés des parois. Actes symboliques par excellence, la présence des sépultures milite en faveur d’une origine rituelle des œuvres qui y sont associées.

Actuellement, les plus anciens dessins figuratifs sont situés à Bornéo (-40 000 ans) mais ceux de la grotte Chauvet – Pont d’Arc, avec -38 000 ans, restent parmi les plus anciens. Cependant, il existe de nombreuses peintures à l’ocre et de nombreuses gravures non ou mal datées. Des études sont actuellement en cours pour essayer d’en dater certaines. Si ces études aboutissent, il est probable que des œuvres beaucoup plus anciennes soient publiées.

Panneau des lions. Grotte Chauvet – Pont d’Arc. Photo Ministère de la Culture

 

L’art post glaciaire

Comme on regroupe dans ce vocable tout l’art rupestre du Mésolithique jusqu’à l’âge des Métaux, l’ensemble est assez hétérogène depuis les peintures du Sahara et du Levant espagnol jusqu’au pétroglyphes du Mont Bego (France – 06) ou du Val Camonica (Italie). Difficile à dater, il est encore plus difficile à interpréter. Outre son aspect souvent (mais pas toujours) schématique, la différence la plus remarquable avec l’art pariétal paléolithique est la présence quasi systématique de représentations humaines, rares dans l’art paléolithique. Il semble que le changement de mode de vie qui s’opère depuis la fin de l’époque glaciaire s’accompagne d’un changement dans les représentations du monde et de la place de l’homme dans celui-ci.

Ponctuations digitées. Grotte Gilles. Bidon. Ardèche. Photo M. Raimbault

Relevé d’art rupestre du Tassili – H. Lhote. Photo MNHN. J.C. Domenech

L’art mobilier paléolithique

On regroupe sous ce terme tous les objets d’art réalisés sur des supports mobiles. Il peut s’agir d’objets utilitaires comme les propulseurs , de statuettes, plaquettes gravées ou peinte… En Ardèche, ces témoignages sont rares mais la grotte des Deux-Avens à Vallon-Pont-d’Arc a livré de très belles gravures sur os datées de la fin du Paléolithique supérieur, représentant divers animaux.

Moulage de la vénus de Lespugue. Haute-Garonne

 

Fac-similés des galets peints de la grotte du Mas d’Azil. Ariège

Une des côtes gravées de la grotte des Deux-Avens représentant des biches. Vallon-Pont d’Arc. Photo A. Dubouloz

 

La signification de ces œuvres est tout aussi discutée que celle des œuvres pariétales mais on peut noter des différences dans les thématiques, l’importance des représentations humaines notamment, rares dans l’art pariétal paléolithique.

La parure

Longtemps associées aux hommes modernes européens du Paléolithique supérieur, les plus anciennes parures se sont avérées beaucoup plus anciennes avec les découvertes en Afrique de coquillages intentionnellement percés vieux de 82 000 et 75 000 ans.

La parure paléolithique

Dès le tout début du Paléolithique supérieur, plusieurs sites d’Europe de l’Ouest ont livré des parures, y compris des sites considérés comme occupés par l’homme de Néandertal .
Si certains bijoux ont été trouvés dans des habitats, la grande majorité a été découverte lors de fouilles de sépultures .

Pendeloque sur canine de renard. Grotte du Figuier. Saint-Martin d’Ardèche

Élément de parure sur tronçon de dentale (coquillage en forme de tube). Baume d’Oulen. Labastide-de-Virac. Ardèche

Pendeloque sur coquillage. Abri des Pêcheurs. Berrias-et-Casteljau. Ardèche

 

Il est probable que les parures avaient un rôle esthétique mais très certainement aussi un rôle social en indiquant l’appartenance de la personne à un groupe et/ou son statut au sein de ce groupe.

Évocation d’une parure en incisives de renne et peintures corporelles. Dessin B. Clarys

 

La parure néolithique

Si tout le Néolithique a livré des parures, les plus nombreuses ont été trouvée dans des sépultures du Néolithique final, notamment dans des dolmens . Les pendeloques et perles de cette époque montrent une extrême diversité de forme et de matériaux, parfois d’origine lointaine comme la stéatite, l’ambre, la turquoise, ou rare comme le cuivre. Par la rareté des matériaux et la quantité de travail nécessaire au perçage de centaines voire de milliers de perles, certains colliers devaient avoir une très grande valeur. Ainsi, les craches, des canines de cerf atrophiées, étaient rares et semblaient porteuses d’un certain prestige puisque certains artisans n’ont pas hésité à en fabriquer de fausses à partir d’os !

Diverses perles et pendeloques du Néolithique. Photo A. Dubouloz

Perle en cuivre de la fin du Néolithique. Dolmen des Abrits. Beaulieu. Ardèche. Photo A. Dubouloz

Pendeloques en os imitant des craches (canines de cerf atrophiées). Aven Jacques. Lussas. Ardèche

 

Collier reconstitué à partir de véritables perles en stéatite de la fin du Néolithique. La stéatite est une roche rare, introuvable en Ardèche et dans les départements voisins. Grotte des Perles. Saint-Remèze. Ardèche

Vraie crache de cerf perforée pour servir de parure. Abri des Pêcheurs. Berrias-et-Casteljau. Ardèche

Les perles étaient percées au perçoir de silex, à la main ou fixé à l’extrémité d’un foret à pompe, puis polies sur un polissoir en grès.

Perçage au perçoir de silex à main. Dessin B. Clarys

 

Perçage au foret à pompe. Dessin B. Clarys

Polissage à l’eau sur un polissoir en grès

 

La parure à l’âge des métaux

À l’âge du Bronze, dans une société devenue très hiérarchisée, le besoin de se distinguer devient une préoccupation majeure. Le métal sert essentiellement à fabriquer des objets de prestige, des accessoires vestimentaires et des bijoux qui signent le statut social des personnes qui les arborent. Jusqu’à l’âge du Fer, les sépultures sont garnies de ces objets métalliques à haute valeur sociale.

Torque, tour de cou rigide, du dolmen n°1 des Granges. Berrias-et-Casteljau. Ardèche. Photo A. Dubouloz

Pendeloques provenant d’une ceinture. Grotte de la Grosse Marguerite. Aiguèze. Gard. Photo A. Dubouloz

 

Bracelet en bronze. Maupas. Lagorce. Ardèche. Photo A. Dubouloz

Jeunes filles parées d’objets de bronze. Dessin B. Clarys

 

Les sépultures : L’homme face à la mort

Les sépultures paléolithiques

Les plus anciennes sépultures datées à ce jour sont celles de Skhül en Israël, vieilles d’environ 100 000 ans. Comme celles de Qafzeh, toujours en Israël, elles livrent des squelettes d’hommes anatomiquement modernes. Cependant, à Shanidar, en Irak, une tombe néandertalienne est datée d’environ 50 000 ans. En France les sépultures paléolithiques sont rares mais concernent aussi les néandertaliens et les hommes modernes.

Si les inhumations, surtout en grotte, sont les pratiques funéraires qui se conservent le mieux, les populations actuelles montrent une grande diversité de pratiques dont certaines ont peu de chance de laisser des traces : incinération, inhumation céleste (les restes des défunts sont donné à manger aux vautours pour élever leur âmes vers les cieux !)… Les inhumations intentionnelles sont différenciées d’un enfouissement naturel par différents critères présents simultanément ou non : maintien des connexions anatomiques, présence d’une fosse présentant un sédiment différent de l’encaissant, présence de pierres de protection, d’ocres et d’objets d’offrande, en particulier des parures .

Une des sépultures de la grotte de Cussac. Dordogne. Photo N. Aujoulat

Quelques cas, comme à la grotte de Cussac en Dordogne, montrent des relations entre sépulture et art pariétal.

Les sépultures néolithiques

Durant tout le Néolithique, les inhumations et dépôts en grotte perdurent mais le fait nouveau est la construction de tombeaux de pierre, les dolmens. Construits dès le Néolithique moyen en Bretagne, ils datent du Néolithique récent dans le sud-est de la France.

Différents types d’architecture sont recensés : dolmens à couloir, dolmens coudés, allées couvertes, dolmens à chambres multiples, coffres en pierre sèche… En Ardèche, à de rares exceptions près, les dolmens sont de type caussenard. La chambre mégalithique est formée d’un chevet et de deux montants latéraux, recouverts d’une dalle de couverture. Une dalle peut parfois restreindre l’entrée du monument. L’ensemble est recouvert de pierres formant le tumulus. Alors qu’ils avaient été longtemps considérés comme de simples tas de pierres, certains tumulus montrent parfois une organisation comme de petites dalles sur chant et des murets. Il est probable que le tumulus ait été installé contre les montants avant la pose de la dalle de couverture ; ainsi, il pouvait été utilisé comme « rampe » pour monter cette dernière à sa place.

Schéma d’un dolmen de type caussenard

 

Un des dolmens des Champs Grands à Banne. Ardèche

 

Dolmen du Ranc d’Avène et son tumulus. Grospierres. Ardèche

Si des sépultures individuelles sont identifiées au Néolithique moyen et à l’âge du Bronze, celles du Néolithique récent sont, le plus souvent, des sépultures collectives. Certains monuments montrent des traces d’utilisation depuis la fin du Néolithique jusqu’à l’orée de l’âge du Fer, soit durant plus de 1000 ans !

Les sépultures fouillées ont livré nombre d’objets interprétés comme des offrandes, souvent de grande qualité comme des poignards en silex ou des bijoux en matériaux rares.

Lame de poignard en silex trouvée dans
le dolmen de la Croix de l’Houme à Vesseaux. Ardèche.
Photo Françoise Prud’homme

Bien que le mot dolmen soit d’origine bretonne (table de pierre), les départements du sud du Massif-central : Lot, Aveyron, Lozère et Ardèche, recèlent plus de dolmens que les départements bretons avec près de 1000 monuments pour chacun.

Carte de répartition des dolmens en France.

En Ardèche, plusieurs communes se sont groupées en syndicat pour valoriser ce patrimoine par l’intermédiaire de circuits de découverte.

(Informations dans les offices de tourisme et sur : https://www.pontdarc-ardeche.fr/decouverte-ardeche/dolmens-ardeche/).

Les sépultures de l’âge du Bronze

Contrairement aux régions situées plus au nord où elle est commune, l’incinération n’est pas connue en Ardèche. On y trouve en revanche des sépultures individuelles sous tumulus sans chambre mégalithique renfermant parfois un mobilier de grande valeur qui plaide pour la tombe d’un personnage de haut rang.

Plan de la sépulture sous tumulus de l’Abeillou. Grospierres. Ardèche.

 

Pendeloque en bronze du tumulus de l’Abeillou. Grospierres. Ardèche. Photo A. Dubouloz

Plus aucun dolmen n’est construit à cette époque mais des monuments néolithiques ont été réutilisés jusqu’à l’âge du Fer. Les nouvelles sépultures sont placées parfois dans la chambre mégalithique mais le plus souvent dans les tumulus, dans des tombes dites adventices.

Plan du dolmen des Granges n°1 avec sa sépulture adventice. Berrias-et-Casteljau. Ardèche.

Rasoir en bronze du tumulus de l’Abeillou. Grospierres. Ardèche. Photo A. Dubouloz

Pince à épiler en bronze du tumulus de l’Abeillou. Grospierres. Ardèche. Photo A. Dubouloz